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Festival

>> Edition 2008

 

EDITO


Le festival ItinErrance a grandi, passant de 4 à 10 journées de rencontres, de projections, d’expositions et de débats ; il poursuit sa route en essayant de ne pas se fixer en une forme définitive. Nouvelles rencontres cette année, « hors les murs », en Seine-Saint-Denis, et dans le Val d’Oise pour une journée passée avec des lycéens autour du thème « école et migration ».
Nouvelle programmation, nouvelles perspectives : nous avons essayé de composer un parcours qui va au-delà du seul point de vue politique, ou militant, sur les migrants. Dans cette réunion de regards qu’est un festival, un mouvement en équilibre doit être trouvé entre la diversité des approches (cinéma, photographie, performance, musique), la subjectivité des auteurs, et une cohérence dépassant le fond des lieux communs sur l’Autre.

Il n’existe ainsi pas une seule manière de dire les attentes, les ailleurs, les exils géographiques, économiques, les états de servitude, les absences d’êtres chers, mais aussi les idées et les voix nouvelles (qu’elles chantent la saudade ou le désir) nées de la migration. Aux antipodes du danger que constitue la monoforme, vectrice de pensée unique, les films de Frédérique Devillez, de Jonas Mekas ou de Tariq Teguia n’empruntent pas les mêmes chemins mais démontrent une même recherche du cinéaste à explorer la forme cinématographique, jusqu’à parfois « errer » en elle, comme Nicolas Rey.


Dans cette programmation, l’exil n’est donc pas seulement du côté du filmé mais aussi de celui du filmeur. Il devient alors moteur de création, produit par l’attente, l’expérimentation et le doute. Ces deux exils, des deux côtés de la caméra, se contredisent, se nourrissent et parfois se rejoignent. Qu’ils soient courts (« En France » de Benjamin Serero ou « La Femme seule » de Brahim Fritah) ou longs (« Dans les Décombres » d’Olivier Meys, « Rome plutôt que vous » de Tariq Teguia ), documentaires ou de fiction, les films portent en eux une fragilité qui les éloigne des vérités assénées : la relation aux exils qui se noue devant et derrière la caméra est pudique, intime, complexe voire incertaine, toujours dynamique. Peut-être parce que le sens, jamais imposé par le cinéaste mais à partir de son oeuvre, naît du croisement de regards.

 



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